Le temps des cathédrales
Facilement accessible depuis Beaurieux, les cathédrales de Laon et de Soissons sont deux exemples magnifiques du style gothique qui s'initie en Picarde aux XIIe et XIIIe siècles. A égale distance, il convient bien entendu également de visiter la cathédrale de Reims, construite à l’endroit même où fut baptisé Clovis et qui aura couronné 33 rois de France.
Laon
Au début, lorsque l’on s’approche de Laon, on distingue cette dentelle de pierre posée en haut de la colline, sans vraiment se douter qu’il s’agisse d’une cathédrale. Et même une fois dans la cité, il faudra vraiment s’en approcher pour qu’elle se révèle soudain au détour d’une rue, dominant majestueusement le quartier. Et là, attendez-vous à un pic d’émotion!
Vous voilà au pied d’un parfait exemple du premier âge gothique, qui est né en Picardie au début du XIIe siècle. La France entière par la suite se couvre d’une myriade d’édifices qui accordent une large place à la lumière. Et celle-ci n’en manque pas : pénétrez dans sa nef, et vous vous en rendrez compte très vite !
Que ce soit ses hautes fenêtres, sa tour-lanterne culminant à plus de quarante mètres, ou sa pierre blanche calcaire, tout ici contribue à faire d’elle « la lumineuse » comme elle fut surnommée.
Soissons
Initié par l’évêque Nivelon de Quierzy (1176-1207), le chantier de la cathédrale Saint-Gervais Saint-Protais de Soissons débute par le bras sud du transept.
Son plan en hémicycle sublime les jeux subtils de lumières dispensés par les quatre niveaux de l’élévation. La cathédrale Saint-Gervais Saint-Protais permet d’apprécier deux périodes du gothique : le premier art gothique avec le bras sud du transept, et le gothique classique, contemporain de la cathédrale de Chartres, pour le chœur et la nef.
Les destructions de la Première Guerre mondiale ont entraîné une restauration complète dans l’esprit de la cathédrale médiévale.
L’édifice abrite en son sein plusieurs peintures exceptionnelles parmi lesquelles « L’adoration des Bergers » du maître de la peinture Flamande, Rubens.
Reims
La Cathédrale Notre Dame est un chef-d’œuvre de l'art gothique édifié à partir de 1211. Fortement endommagée pendant la première guerre mondiale, elle comporte une prouesse architecturale du XXe siècle : une charpente en béton armé élaborée par l'architecte Henri Deneux, ainsi qu'un riche ensemble de vitraux contemporains dont certains contemporains dessinés par Marc Chagall (1974) et Imi Knoebel (2011 et 2015).
La résidence des archevêques de Reims jouxte la cathédrale depuis le XIIe siècle, mais il n'a revêtu l'aspect classique qu'il a actuellement qu'après les transformations opérées à la fin du XVIIe siècle par Jules Hardouin-Mansart et Robert de Cotte. Le Palais du Tau abrite aujourd'hui le Musée de l’œuvre de Notre-Dame. Le trésor de la cathédrale et une partie de la statuaire d'origine de l'église y sont exposés. Les pièces les plus remarquables du trésor royal sont le talisman de Charlemagne (IXe siècle) et le calice de saint Remi (XIIe siècle). Le reliquaire de la sainte ampoule renfermerait l'huile d'origine céleste dont était oint le nouveau roi lors de la cérémonie de son sacre.
Son histoire et son architecture remarquables lui ont valu d'être inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO en 1991.
Au total, 33 souverains furent sacrés à Reims. La cérémonie, longue de 5 heures, se poursuivait par le banquet du sacre au Palais du Tau et par un pèlerinage auprès du corps de l'évêque Remi.
A la fin du Ve siècle, Remi, évêque de Reims, baptise Clovis, roi des Francs scellant ainsi l'alliance entre l'Église et la monarchie franque.
En 816, Louis le Pieu choisit de revenir sur les pas de Clovis et décide de se faire sacrer à Reims.
Parmi les autres sacres marquants, ceux de Charles VII conduit par Jeanne d'Arc en 1429 (célébré chaque année par la ville à l'occasion des Fêtes Johanniques) et de Charles X, dernier roi sacré en 1825.